Plusieurs raisons peuvent conduire les éleveurs à recourir à ce service :
- Suite à un sinistre, lorsque l’éleveur a perdu la mère de son poulain, soit à la naissance, soit suite à un accident ayant conduit à l’euthanasie de la poulinière avant que le foal ne soit en âge d’être sevré.
- Dans le but de disposer d’une nourrice dès le poulinage de la mère. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’objectif dans ce cas est de faire adopter le foal à la naissance afin de libérer la mère biologique qui sera envoyée à l’étranger pour être ressaillie sur la chaleur de poulinage. Cela évite de transporter un poulain nouveau-né en bateau ou en avion et de le confier à un autre haras (avec tous les risques sanitaires que cela comporte) lorsque sa « mère biologique » est destinée à un étalon stationné en Irlande ou en Angleterre.
- La troisième situation est le manque de lait de la mère ou le manque « d’affection » d’une jeune jument qui rejette son propre poulain et/ou l’empêche de téter au risque même de le blesser, voire de le tuer.
Pour quels poulains ?
La prestation étant facturée 3.200 € HT par adoption « réussie » à laquelle s’ajoute la pension du poulain de 35 € HT par jour, l'adoption est souvent réservée à certaines races de chevaux (pur-sang, trotteurs...).
En effet, si l’on compare le coût des adoptions, avec les prix moyens de saillies des 3 principaux stud-books, on comprend facilement pourquoi il est plus délicat pour un éleveur selle-français d’amortir cette charge supplémentaire et imprévue :
- pur-sang : 3.000 à 15.000 € HT,
- trotteurs : 1.000 à 5.000 € HT,
- chevaux de sport : 500 à 1.500 € HT,
Qui sont les nourrices ?
Les juments nourrices sont sélectionnées sur leurs qualités maternelles, c’est-à-dire sur leur capacité à se laisser téter et à élever un poulain qu’elles n’ont pas fait naître. Cela nécessite, pour trouver de nouvelles nourrices, d’en tester plusieurs avant d’en retenir une ou deux. Les juments sont ensuite hivernées, vaccinées contre la grippe, le tétanos et la rhinopneumonie et bien sûr vermifugées. En fonction de la demande, elles sont progressivement mises en traitement pendant la saison afin d’en avoir toujours quelques-unes de disponibles à l’arrivée des poulains.